Réalisateur et comédien né à Alger, Arezki Berkouk (أرزقي برقوق) fait ses débuts dans la troupe municipale du théâtre arabe de l’Opéra d’Alger, créée par Mahieddine Bachtarzi et Mustapha Kateb, avant d’acquérir une formation à l’ancienne RTF. A l’indépendance, sous le nom de Mustapha Badie, il tourne Nos Mères une dramatique de long-métrage inspirée des "Enfants de la Casbah", la pièce de Abdelhalim Raïs. Avec "La Nuit a Peur du Soleil" ensuite, sous la forme d’une imposante fresque de plus de trois heures pour le cinéma, il s’attelle à une relecture de la société algérienne durant la décennie 1952-1962. En quatre tableaux ("La Terre avait soif", "Les Chemins de la prison", "Histoire de Saliha" et "Histoire de Fatma"), Mustapha Badie n’hésite pas à en dire beaucoup en un seul film. Il récidive avec "L’Évasion de Hassan Terro", d’après le personnage de Rouïched, mais c’est surtout le succès du feuilleton "El Harik" (L’Incendie), adapté de la trilogie de Mohamed Dib "La Grande Maison", "L’Incendie" et "Le Metier à Tisser", pour le petit écran en 10 épisodes, qui lui vaut un exceptionnel succès populaire et immortalise au passage le personnage de La Aïni , en propulsant son interprète, la comédienne Chafia Boudraa, vers la notoriété. Tout en continuant à tourner pour la télévision 'Le Chant du Souvenir", "Kenza", puis "Hassan Ibn Ali", Mustapha Badie est resté un artisan discret à l’instar de nombreux artistes et techniciens de sa génération qui ne trouvaient plus leurs marques dans un pays en pleine ébullition. L’artiste a tiré sa révérence le 27 juin 2001 à Alger, des suites d’une longue maladie.